Pelouse et autres couvre-sols : avantages et inconvénients

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La pelouse est sans contredit le couvre-sol le plus répandu en milieu urbain au Québec. Avec leurs racines profondes et denses, les graminées à gazon qui composent les pelouses sont très efficaces pour limiter l’érosion des sols et le ruissellement de l’eau. La pelouse est aussi bien connue pour capter du CO2, filtrer l’air des poussières et autres polluants, abaisser la température – jusqu’à 14 ºC par rapport à une surface minéralisée – et mettre en valeur les aménagements paysagers. De plus, rien n’égale sa tolérance en termes de piétinement. Aucune autre plante n’a cette capacité de supporter les passages, que ce soit dans la cour ou sur un terrain de soccer ou de football. Comme rien n’est parfait en ce bas monde, la pelouse nécessite tout de même des soins pour être en bonne santé, pensons à la tonte et à la fertilisation par exemple. À certains endroits, l’entretien de la pelouse peut s’avérer difficile, voire périlleux, alors qu’à d’autres, ce végétal a de la difficulté à pousser et à demeurer en bon état. Il est alors préférable de se tourner vers d’autres plantes couvre-sols. Voici quelques suggestions : 

Le thym serpolet

Très populaire pour sa belle floraison mauve qui égaye les espaces. De croissance plutôt rapide, le thym serpolet évolue très bien dans les endroits fortement ensoleillés où le sol est sec. À maturité, il tolère la sécheresse. Il arrive même à supporter un peu de piétinement, sans exagération, et l’odeur qui s’en dégage est très intéressante. Le thym serpolet atteindra une dizaine de centimètres de hauteur.

Point faible :

  • Se laisse envahir par les mauvaises herbes avant d’atteindre une bonne densité : soyez prêt à désherber pendant l’implantation.

Le trèfle blanc

Bien connu pour sa floraison blanche qui attire les pollinisateurs, le trèfle blanc est intéressant puisqu’il conserve sa belle couleur verte même en période de canicule. Le trèfle est aussi reconnu pour transformer l’azote présent dans l’air en azote minéral disponible aux plantes… mais il partage peu et préfère garder ce nutriment pour lui. Il tolère le piétinement, mais pas à l’excès. La croyance populaire insinue que le trèfle serait immunisé contre le ver blanc… Peut-être que cette charmante larve préfère les racines de graminées, mais elle se laissera certainement tenter par une bonne croquée de trèfle en cas d’indisponibilité de gazon.

Point faible : 

  • Plante assez sensible au gel, donc possibilité de mort lors d’hivers très froids.

Waldsteinie faux-fraisier

Cette plante ressemble beaucoup au fraisier sauvage, si ce n’est de sa fleur qui est jaune et non blanche et que son fruit n’est pas comestible. C’est un couvre-sol indigène qui tolère bien les milieux ombragés; idéal donc si vous avez un sous-bois. Elle pousse abondamment sans être envahissante et forme un beau tapis dense.

Point faible : 

  • Ne résiste pas au piétinement.

Des pelouses diversifiées

Aucun couvre-sol n’est parfait pour toutes les situations et dans tous les cas. L’idéal serait plutôt de diversifier la pelouse traditionnelle en y introduisant différentes espèces dans le but d’améliorer sa résilience, d’augmenter davantage sa biodiversité et de supporter les pollinisateurs. Déjà, on retrouve de nombreux mélanges de graminées à gazon qui sont mieux adaptées aux différents types d’ensoleillement, de sol et de niveau d’entretien. Certains contiennent un certain pourcentage d’autres plantes comme le trèfle et le mil par exemple. 

Au département de phytologie de l’Université Laval, en collaboration avec l’institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal, un projet de recherche est présentement en cours dans le but de mesurer le potentiel d’implantation et de longévité de 4 espèces herbacées introduites dans des pelouses déjà établies : la pâquerette vivace, le fraisier des champs, le thym serpolet et le trèfle rampant. Ce même projet veut aussi vérifier l’impact sur la quantité et la diversité des pollinisateurs présents dans ces pelouses diversifiées et mesurer l’acceptation populaire.

Au terme de ce projet, on saura davantage quels couvre-sols performent le mieux et peuvent vivre en symbiose avec la pelouse durable, qui n’a peut-être pas une apparence traditionnelle comme celle qu’on connaît, mais qui contribue encore mieux à protéger l’environnement et les pollinisateurs, tout en offrant une couverture végétale dense et performante.